Hyperphagie boulimique
Agressive elle devient douce
Dans les groupes intensifs, la boulimie et l’obsession de la nourriture peuvent partir relativement rapidement, au fur et à mesure que la personne acquiert un peu plus de confiance en soi.
Mais si la confiance en soi est nécessaire elle n’est pas suffisante. Encore faut-il apprendre à mieux gérer sa vie relationnelle affective. Quand on est trop réservé ou trop violent, il faut apprendre, non seulement à prendre sa place, mais aussi à le faire sans violence, sans étouffer ni blesser les autres.
Dans les groupes intensifs, la boulimie et l’obsession de la nourriture peuvent partir relativement rapidement. Voici le texte de son témoignage :
« C’est une jeune femme qui avait fait des groupes de présentiel à Paris, et puis qui était parti à New York ; elle est toujours à New York, et là elle fait des groupes de paroles du soir de New York. Elle est violoniste, et elle était très fermée, centrée sur elle, agressive, sombre, angoissée à l’extrême, elle ne voyait personne, elle communiquait mal. Quand on la voit parler maintenant, quand elle explique ce qu’elle nous fait, et comment elle est maintenant, on peut se dire que c’est fabuleux ce que peuvent apporter des groupes réguliers de paroles. Ça l’adoucit, ça lui permet de s’épanouir, d’apprendre à vivre avec les autres. Regardez, c’est chouette.
– La JF : moi j’ai eu un moment hier, je peux vous le raconter ? J’étais à jouer à un mariage et je n’avais pas envie de jouer longtemps. J’étais avec un violoniste chinois, et lui je l’adore. Les gens le trouvent un peu bizarre, moi j’adore et on a passé un moment on est allés regarder les fleurs tous les deux, on était comme deux enfants. Et puis je regardais tout le monde vraiment. Il y a un moment il y a une femme elle est venue nous parler. Il n’y a personne quasiment qui la regardait. Elle nous disait : vous jouez quoi ? vous jouez du Mozart ? Moi j’ai commencé à lui parler, et à vraiment la regarder. C’était un bel échange. À un moment donné aussi je marchais, un homme m’a regardé, je l’ai regardé, et il y a eu plein de regardes comme ça, avec plein de gens. Ça m’a fait beaucoup de bien. Et même quand je joue, je joue différemment. Je suis beaucoup plus à l’écoute de ce qui m’entourent je suis beaucoup plus détendue dans ma façon de jouer. C’était une super super journée hier pour moi, et je voulais partager ça avec vous.
– Catherine : moi j’adore ce témoignage. Est-ce que je peux l’utiliser ?
– Emilie : oui oui
– Catherine : alors, pour que je l’utilise, il faudrait que tu me dises qu’est-ce que ça a de nouveau par rapport à avant ?
– Émilie : Avant dans un orchestre je me demandais toujours ce qu’il fallait que je fasse, est-ce qu’il faut que je souris ? et si quelqu’un me regardait, je me demandais toujours quelle réaction il fallait que j’ai. Alors que maintenant quand une personne me regarde, j’ai une autre façon de faire. Je regarde complètement la personne et je me laisse réagir, je laisse mes réactions venir naturellement. Ce qui a changé c’est le regard de l’autre, même ma façon de jouera changer, ce qui a changé c’est l’écoute des autres. Beaucoup moins de tensions dans le corps aussi quand je joue.
– Catherine : Au passage, toi t’es plus du tout boulimique depuis
– Emilie : non moi je ne suis plus boulimique. J’ai la boulimie qui est revenue après ce qui s’est passé mais même là ça n’a rien à voir avec avant la thérapie où c’était l’obsession de la nourriture. Là c’était l’obsession de la nourriture. Là je n’ai vraiment plus de boulimie, j’ai même la flemme de manger avant, ce qui était impossible avant.
– Nafik : moi je suis jaloux, j’aimerais bien avoir la flemme de manger ?
– Laurent : figues toi que j’ai l’assiette à côté de moi, et je l’ai repoussé, parce que j’ai la flemme de manger.
– Céline : C’est sympas comme sensations, hein ? »
La plupart des gens pensent que l’hyperphagie boulimie est la cause de leur mal-être existentiel. Mais la source d’une addiction, quand elle n’est pas métabolique, vient d’un trouble de l’identité. L’hyperphagie boulimie est en fait un réflexe de survie qui apaise une impression d’effondrement, une “sensation hurlante de vide” qui disparaîssent avec un travail sur soi et sur sa relation aux autres, de préférence en psychothérapie de groupe (centré sur le problème d’identité).
Hyperphagie boulimie
Hyperphagie : définition
L’hyperphagie boulimie est un trouble du comportement alimentaire qui consiste en une ingestion excessive de nourriture. L’hyperphagie boulimie en apparence n’est pas toujours effectivement boulimique. Elle peut également avoir une origine organique, auquel cas le traitement ne sera pas le même que lorsqu’il s’agit d’une hyperphagie boulimie. D’où la nécessité de consulter d’abord un médecin et de faire des analyses pour comprendre l’origine de l’hyperphagie.
Si l’origine par exemple est un diabète, une prise en charge médicale s’impose. Selon un article du journal professionnel « le généraliste » il pourrait y avoir de l’hyperphagie lors de certaines maladies endocriniennes. Des affections génétiques telles que le syndrôme de Prader-Willi par exemple, peuvent voir apparaître parmi d’autres symptômes un problème avec l’hormone de satiété. Le sujet ne sent pas qu’il a assez mangé, même après un repas copieux. Cette hyperphagie organique peut apparaître chez l’enfant souvent entre deux et huit ans. Si elle n’est pas prise en charge médicalement, elle peut conduire à l’obésité.
Lorsque l’hyperphagie est la conséquence de troubles organique, c’est le traitement de ces trouibles qui permet de l’attenuer.
Hyperphagie boulimie
Boulimie : définition
Si l’hyperphagie peut avoir une cause organique, la boulimie quant à elle, est un trouble alimentaire qui consiste à avoir besoin de manger quasiment tout le temps, pendant et hors des repas, sans fin et sans fai., Il s’agit d’un trouble du comportement alimentaire dont l’origine est généralement psychologique. Mais il est quelquefois très difficile de différencier la boulimie de l’hyperphagie, car si les originies et les mécanismes sont différents, le comportement visible, lui, ne permet pas de voir cette différence. En général on appelle hyperphagie boulimique un trouble alimentaire dont l’origine est psychologique, ou lorsque la boulimie est sans vomissement. Lorsqu’il s’agit d’une boulimie avec vomissements, on a tendance à l’appeler boulimie vomitive ou boulimie anorexique.
Par précaution, avant de se lancer dans une psychothérapie, il est prudent de faire des analyses médicales pour vérifier que la boulimie ne vient pas d’un dysfonctionnement organique. Si sa cause n’est pas organique, il est d’usage maintenant d’orienter les personnes qui en souffrent vers une psychothérapie.
Hyperphagie boulimie
Hyperphagie boulimie : définition
L’hyperphagie boulimie est une véritable addiction, une addiction sans drogue mais elle n’en n’est pas moins sévère pour autant. Les personnes en souffrent beaucoup mentalement parce qu’elles sont continuellement habitées par l’envie de manger, accompagnée d’un sentiment de honte et d’une mauvaise image de soi.
Dans l’hyperphagie boulimie, bien que les crises de soient pas suivies de vomissements, un grand nombre des personnes qui en souffrent ne sont pas nécessairement obèses parce qu’elles font des efforts héroïques pour ne pas prendre trop de poids, sport, jeûnes, laxatifs… Par contre quand elles tombent dans une période de dépression, elles n’ont plus le courage de faire du sport, ni des jeûnes pour éviter la prise de poids. Si la dépression dure longtemps, alors l’obésité s’installe.
Quand on est boulimique, que ce soit sous la forme d’hyperphagie ou d’une boulimie vomitive, on est obsédé par le besoin de manger au point de se sentir absent aux autres, même parfois à ses enfants. Ci-joint deux séquences prises dans le documentaire « Boulimie et Thérapie » (tourné en 1990) qui montrent à quel point ceux qui en sont atteints souffrent non seulement de ce besoin incessant de manger, mais aussi du peu de temps et d’attention qu’ils accordent à leurs proches. Comme vous pouvez l’entendre chez Blanca, dans cette video :
Extrait du documentaire “Boulimie et thérapie“
« Un jour un ami de de mon mari qui savait que j’étais boulimique lui a demandé : « Mais et toi qu’est-ce que tu en penses de tout ça… de la boulimie de Blanca ? ». Et il a répondu :
« Moi je n’ai rien à dire. Elle en a assez comme ça. Je vais pas en rajouter.» C’est très difficile de vivre ça, parce que déjà une boulimique souffre beaucoup. Et en plus, savoir qu’on fait souffrir et qu’on passe à côté des autres, c’est terrible ! Les autres ils essayent de vous attraper, et vous, vous leur glissez entre les doigts. Et pourtant vous les aimez. C’est toujours fuir. Fuir les sentiments… Comme si ça pouvait être dangereux. Comme si on voulait se protéger. C’était très très dur de passer à côté de la vie et de passer à côté d’eux, de tous les sentiments, de ne pas exister ».
Extrait du documentaire “Boulimie et thérapie“
Il y a dans Boulimie.fr plusieurs articles sur l’hyperphagie boulimie. Vous pouvez les trouver dans la rubrique « recherche » du site.
Pour décrire le mal-être ressenti par ceux qui en souffrent voici une lettre magnifique qu’une jeune femme a écrite pour parler de sa détresse :
La jeune femme lit sa lettre et on voit que l’hyperphagie boulimie a une telle emprise sur elle que, lorsqu’elle n’a plus rien à manger, elle prend sa voiture pour aller au supermarché en pleine nuit, laissant ses enfants tous seuls.
« Pour ma part, à vingt ans, plus rien n’a compté que manger. Quand j’ai commencé à devenir boulimique, je ne me suis pas demandé pourquoi ni comment ça avait pu m’arriver. D’ailleurs ce que je vivais n’avait pas de nom. C’était un réflexe de survie pour continuer à vivre cette vie où tout prenait en même temps un sens et son contraire. Être aimée et ne pas se sentir aimée, vouloir dire non et s’entendre dire oui à la place. Ne pas avoir envie, mais le faire quand même. Marcher et se sentir paralysée. Respirer et s’asphyxier en même temps. Apprendre et oublier dans le même instant. Je me sentais si mal, bonne à rien, si inutile face à ces contradictions perpétuelles, comme si j’étais en permanence à côté de la vie sans pouvoir jamais y prendre ma place. Que faire face à ce vide d’existence. Se remplir, vite et bien, je dirais, engloutir des monceaux de nourriture, tout ce qui me tombait sous la main, qui me donnait instantanément la sensation d’être simplement vivante ».
Hyperphagie boulimie
Quels sont les causes de l’hyperphagie boulimie ?
Si l’hyperphagie est un concept générique pour désigner le comportement d’une personne qui mange beaucoup trop et beaucoup trop souvent, comme on l’a dit, si l’origine de ce comportement alimentaire qui dysfonctionne n’est pas dû à une cause organique, l’hyperphagie boulimie est reliée à une problématique psychologique. Mais tous les psychothérapeutes ne s’entendent pas sur le mécanisme l’origine psychologique de l’hyperphagie boulimie.
Jusqu’à présent, bien qu’on ait compris que l’hyperphagie boulimie soit le symptôme d’un dysfonctionnement psychologique, il est nécessaire de savoir de quel dysfonctionnement il s’agit , pour éviter de passer à côté du problème de fond.
Selon l’approche médicale traditionnelle de l’hyperphagie boulimie, on pensait jusqu’à présent que les difficultés psychologiques étaient liées à l’emprise d’un comportement dont les conséquences (la prise de poids) sont désespérantes. L’idée était donc d’aider les gens à « apprendre à manger sainement et avec régularité ». On pensait que la personne avait besoin d’être guidée, coachée dans son alimentation, et qu’en trouvant un rythme et une satiété enfin « normale » les problèmes psychologiques disparaîtraient avec une alimentation « régularisée » et la perte de poids qui s’ensuivrait. Mais on se trompait sur l’origine de la boulimie et de l’hyperphagique boulimique.
Hyperphagie boulimie
Y-a-t ’il des causes psychologiques à l’hyperphagie boulimie ?
L’hyperphagie boulimie touche des personnes qui sont généralement bien insérées dans la vie sociale et qui ne paraissent en aucun cas avoir des problèmes psychologiques et/ou relationnels. Nombreuses sont celles qui réussissent dans leur vie professionnelle et dont la vie familiale semble parfaitement épanouie. C’est la raison pour laquelle, face à l’hyperphagie boulimie, le monde médical n’a jamais pris en compte une quelconque difficulté psychologique. Le problème ne pouvait, selon eux, venir que de mauvaises habitudes alimentaires. Ainsi, que l’on soit obèse ou simplement légèrement « enrobé », le traitement médical consistait à manger des repas réguliers, équilibrés, dans des proportions raisonnables. Mais cette approche comportementale s’est avérée inefficace parce que si le protocole médical était généralement suivi avec application pendant un temps donné, il arrivait toujours un moment où l’hyperphagie boulimie revenait avec la même intensité qu’auparavant. La personne souffrant d’hyperphagie boulimie avait beau changer de nutritionniste régulièrement pour essayer une nouvelle approche nutritionnelle, rien n’y faisait.
Face à leur souffrance qui semblait ne pas pouvoir être résolue médicalement, et qui ne semblait pas relever de la psychiatrie puisque tout allait bien par ailleurs, il fallait pourtant trouver une solution. Même lorsque la plupart des personnes atteintes d’hyperphagie boulimie parviennent à ne pas être obèses (avec beaucoup de sport et solutions compensatoires), même lorsqu’elles ne semblent pas souffrir mentalement dans la mesure où, de l’extérieur, elles ont l’air en pleine forme, tout comme dans la boulimie vomitive, les personnes souffrant d’hyperphagie boulimie ont une fragilité émotionnelle et des difficultés relationnelles qui leur font partager la même problématique que tous ceux qui ont une addiction alimentaire sévère et qui repose sur une personnalité atypique.
C’est dans cette personnalité atypique que réside la cause psychologique de l’hyperphagie boulimie. En soit, cette personnalité atypique n’est pas une maladie mais impose un besoin d’évoluer émotionnellement, relationnellement, ainsi que sur le plan des croyances limitantes, accumulées au fil des années, qui empêche de se sentir à l’aise parmi les autres.
Hyperphagie boulimie
Quels sont les symptômes de l’hyperphagie boulimie ?
Quand on est atteint d’hyperphagie boulimie cela peut conduire à une obésité invalidante. Tous les obèses ne sont pas nécessairement boulimiques, tout ceux qui font une hyperphagie boulimie ne sont pas nécessairement obèses. Cependant l’expérience montre que chez une personne atteinte d’hyperphagie boulimie, l’obésité est un signe de dépression. En effet, l’obésité s’installe lorsque ces personnes délaissent les comportements compensatoires que sont le sport, le jeûne, la prise de laxatifs, permettant de perdre les kilos trop vite amassés, et cet abandon signe généralement la présence d’un état déprimé.
Car les personnes qui font de l’hyperphagie boulimie parviennent le plus souvent à rester minces parce qu’elles réussissent à faire beaucoup de sport et, par périodes, des régimes drastiques, voire des jeûnes. Pour ces personnes-là, qui parviennent à rester minces malgré l’hyperphagie boulimie, Le principal symptôme ressenti est l’épuisement. Elles s’épuisent à faire beaucoup de sport le matin très tôt avant d’aller au travail. À vivre sur les nerfs toute la journée parce qu’elles s’empêchent de grignoter. À feindre de s’occuper des enfants et du ou de la conjoint(e) en rentrant le soir sans se sentir réellement présent à eux dans la mesure où on ne pense qu’à une chose : prolonger son repas familial du soir quand les enfants sont couchés, généralement en cachette ou en présence de la personne avec qui l’on vit et qui réussit, à contre cœur, plus ou moins, à en prendre son parti.
En dehors du comportement alimentaire les symptômes de l’hyperphagie boulimie sont ainsi principalement d’ordre psychologiques.
Hyperphagie boulimie
Quels sont les conséquences de l’hyperphagie boulimie ?
Si la conséquence de l’hyperphagie boulimie n’est pas toujours l’obésité, dans la mesure où la plupart des personnes qui en souffrent font du sport intensif et/ou utilisent d’autres méthodes de compensation pour perdre du poids, (laxatifs, régimes yoyo, jeûnes) il reste les conséquences liées aux difficultés psychologiques et relationnelles quand l’affectif est en jeu.
En effet, indépendamment du comportement alimentaire et contrairement à ce qui se passe pour les personnes hyperphagiques non boulimiques, qui peuvent éventuellement être obèses sans pour autant en souffrir psychologiquement, celles qui font de l’hyperphagie boulimie ont un profil psychologique particulier qui se caractérise par un énorme complexe d’infériorité. Même quand elles ont réussi leur vie, même quand elles sont admirées de tous (c’était le cas de Lady Di), les personnes qui font de l’hyperphagie boulimie ont la sensation de ne pas être vraiment dans leur vie, ressentent un sentiment de décalage permanent avec les autres, et la sensation de ne pas être à la hauteur parmi eux, et ont dans la vie affective le besoin d’être rassurées, valorisées en permanence.
Hyperphagie boulimie
Comment soigner l’hyperphagie boulimie ?
Si l’approche médicale continue encore souvent à soigner l’hyperphagie boulimie par un traitement comportemental nutritionnel, on s’est aperçu avec le temps que cela n’était pas suffisant. Mais cette approche est nécessaire quand la personne ne fait plus que manger au point de prendre du poids à vue d’œil. Ainsi, une jeune femme, qui ne pouvait pas travailler tant elle était dans un besoin permanent de manger, a pris cinquante kilos en très peu de temps. Rien ne pouvait l’arrêter de manger. Il est évident que l’approche comportementale en hospitalisation était nécessaire pour elle, avant d’envisager toute démarche psychothérapeutique. Une hospitalisation se justifiait au sens où elle lui permettait de faire une pause, de limiter son insatiable absorption de nourriture et l’amas trop rapide de kilos.
Mais si l’hospitalisation ou les régimes sont parfois une pause nécessaire dans certains cas d’hyperphagie boulimie, ils ne résolvent pas le problème dont la source est essentiellement psychologique. Alors, s’il ne suffit pas de se discipliner pour voir disparaître l’hyperphagie boulimie, comment la soigner, si sa source est principalement psychologique ? Par une psychothérapie ? Une psychanalyse ? Une psychothérapie de groupe ? Comment de simples échanges verbaux avec un spécialiste de l’écoute peuvent-ils avoir raison des puissantes pulsions qui poussent malgré soi à se jeter sur la nourriture ?
Hyperphagie boulimie
Est-il utile d’aller voir un psychologue lorsque l’on est atteint d’hyperphagie boulimie ?
Il est évident que l’approche psychologique, pour un problème dont la nature est essentiellement psychologique, est prioritaire sur l’approche médicale. Encore faut-il savoir que les psychologues n’ont pas tous la même formation. Ils savent écouter, ils savent entendre dans le discours la plupart des croyances limitantes d’une personne. Ils savent pointer ces croyances limitantes afin que la personne en prenne conscience. C’est suffisant pour un grand nombre de leurs patients qui apprendront à mieux s’écouter parler, détecter ce qui dans leurs paroles et leurs actes semblent faire barrage à l’acquisition pour eux d’une réelle liberté intérieure. L’hypothèse pour le psychologue est que l’hyperphagie boulimie est un symptôme, c’est à dire un langage, et qu’en trouvant les mots justes pour dire ce que dit le symptôme a personne n’aura plus besoin de ce dernier puisque elle a le langage pour s’exprimer. Son langage.
C’est vrai pour la plupart des difficultés psychologiques. Mais avec les personnes qui ont une hyperphagie boulimie l’expérience montre que la psychothérapie individuelle ne donne pas les résultats escomptés. Les gens constatent que la psychothérapie leur a servi à mieux comprendre certaines choses, Ils en sont partiellement satisfaits, mais ils n’ont pas résolu la violence des pulsions qui les pousse à manger beaucoup trop et beaucoup trop souvent.
Hyperphagie boulimie
Hyperphagie boulimie : psychothérapie individuelle ou psychothérapie de groupe ?
Face à l’addiction alimentaire, comme pour toute addiction, le psychologue ou le psychanalyste se sent quelque peu impuissant, parce que La psychothérapie individuelle ne donne pas de résultats assez rapides pour ces personnes qui sont désespérément en état d’urgence. Mais ils se sentent aussi impuissants parce qu’ils sont confrontés à des personnes qui sont souvent très repliées, enfermées sur elles-mêmes. Celles-ci ont beaucoup de mal à entrer en relation avec l’autre. Elles essaient cependant, et ce faisant se conduisent avec le psy comme des tous petits enfants à la recherche d’une image parentale idéale, terriblement déçus lorsqu’elles se sentent incomprises. Ou bien au contraire elles font tout pour éviter la relation, se protégeant derrière une forme d’agressivité, un rapport de force.
L’échec partiel de la relation individuelle en psychothérapie souligne, s’il en était besoin, à quel point chez ces personnes qui ont l’addiction sévère qu’est l’hyperphagie boulimie, la nourriture vient remplacer l’absence de l’autre et consoler une immense sensation de vide et de solitude.
Pour elles, c’est la psychothérapie en groupe qui pourra représenter une solution efficace.
Hyperphagie boulimie
Hyperphagie boulimie : la psychothérapie en groupe selon Catherine Hervais.
Selon Catherine Hervais, psychologue clinicienne spécialisée depuis 35 ans dans l’approche thérapeutique de l’hyperphagie boulimie et la boulimie vomitive, la psychothérapie en groupe est le traitement le plus approprié, sous réserve d’une adaptation. Celle-ci consiste à se centrer sur le trouble identitaire et son implication sur la vie relationnelle affective. Même si le trouble identitaire n’est pas visible de l’extérieur parce que les personnes semblent souvent avoir parfaitement réussi leur vie professionnelle et familiale et semblent parfois très douées dans la communication sociale, il existerait en premier chez la personne un trouble identitaire très profond, d’origine multifactorielle, présent dès la naissance, empêchant la personne de faire les acquisitions de compétences relationnelles lorsque l’affectif est en jeu.s Ces personnes peuvent briller en société et se transformer en « zombies » dès qu’on est rentré chez elles. Quand les masques de surface tombent, elles ne se sentent plus personne. C’est ce qui les empêche de se nourrir affectivement, de construire leur identité, laissant un vide intérieur et une détresse de solitude, compensés, au moins momentanément, par les crises alimentaires de l’hyperphagie boulimie ou de la boulimie vomitive.
Le chemin thérapeutique passera par l’apprentissage dans le groupe d’une expression authentique de soi, en s’exerçant à ne pas être violent ni agressif, à ne pas fuir, et à ne pas se soumettre à l’autre pour tenter de lui plaire. Le face-à-face avec l’autre impliquera une cohérence avec soi-même dans chaque interaction relationnelle. Cet apprentissage permettra de se sentir enfin à l’aise dans l’affectif. Les personnes apprendront ainsi à se sentir enfin dans leur peau, leur permettant de ne plus ressentir un vide intérieur aussi grand, d’acquérir de l’estime de soi, et ne plus avoir besoin pour vivre d’une addiction telle que l’hyperphagie boulimie, la boulimie vomitive ou autre.