Traitement de la boulimie
Traitement de la boulimie par la psychanalyse
Elle a commencé par une psychothérapie. Elle tournait en rond. Elle a essayé une psychanalyse ensuite à deux séances par semaine. Mais le psychanalyste était très silencieux et elle se sentait jugée. Alors elle a tenté le groupe parce que c’est plus interactif.
De nombreux choix de traitement s’offrent aux boulimiques ?
Le traitement de la boulimie se décline aujourd’hui sous plusieurs formes depuis que ce trouble du comportement est connu du grand public. Il n’y a encore pas si longtemps, on ne parlait pas de boulimie comme d’une addiction. À vrai dire on n’en parlait pas du tout. On connaissait la problématique de l’anorexie, on avait des protocoles de traitement pour l’obésité, mais on ne proposait pas de traitement de la boulimie parce que le corps médical ne s’intéressait pas sérieusement aux gens qui mangeaient trop, lorsque ces derniers s’organisaient pour ne pas prendre de poids (vomissements ou sports intensifs, ou jeûnes répétitifs). La première personne qui a eu le courage de parler de sa boulimie et de ses vomissements est Jane Fonda. Connue comme l’une des femmes les plus belles du monde, on savait qu’elle entretient son corps avec une gymnastique intensive. Elle ne dit pas dans ses mémoires quel traitement de la boulimie elle a suivi. Probablement aucun parce qu’en ce temps-là, tout comme la boulimie hyperphagique, la boulimie anorexie n’était pas du tout connue. Les gens vivaient cela comme une maladie honteuse. Et dans la mesure où ça ne se voyait pas du tout de l’extérieur, personne ne disait qu’il (ou elle) s’enfermait à la cuisine ou dans sa chambre pour manger. Lady Diana est la seconde célébrité très connue à avoir parler de sa boulimie et de ses vomissements, après Jane Fonda. On sait qu’elle avait fait un traitement de la boulimie aux États-Unis.
Dès lors que la boulimie a commencé à devenir connue. Les hôpitaux ont ouvert des services de traitement de la boulimie pour répondre à la demande des nombreux adolescents, adolescentes et adultes qui cherchaient à se faire traiter. Au début, les médecins et les psychiatres proposaient un traitement de la boulimie qui reposait sur l’apprentissage d’une alimentation diététique équilibrée. On regardait la boulimie était une simple désorganisation dans la manière de s’alimenter et on considérait qu’il suffisait de se plier à une alimentation organisée et saine pour s’en sortir dans un approche nutritionniste comportementale. Avec le temps, chercheurs et médecins hospitaliers ont fini par observer qu’à la suite d’un traitement de la boulimie comportemental basé sur la nutrition, les « mauvaises » habitudes alimentaires se réinstallaient assez vite. Ils ont donc proposé, dans les services hospitaliers, sur la base d’un traitement de la boulimie comportemental, d’associer à ce traitement de la boulimie diverses approches psychothérapeutiques : groupes de parole, ateliers psycho-artistiques, méditation, psychothérapie individuelle. C’était une belle avancée parce qu’on commençait à se rendre compte que le problème était aussi psychologique. Mais ce n’était pas suffisant car on n’avait pas compris que la personne boulimique a une personnalité atypique. Pour proposer un traitement de la boulimie qui marche vraiment, il faut que ce traitement prenne en compte la personnalité atypique. En effet, contrairement aux gens qui, dans leur majorité, sont parfois mal dans leur peau, la personne boulimique n’est carrément pas dans sa peau. Elle est totalement noyée dans un vide existentiel, obsédée du matin au soir par le besoin de manger, absente à sa vie quotidienne, qu’elle traverse comme un robot, sans vraiment pouvoir se connecter aux autres d’une manière authentique. Elle joue un rôle pour plaire, pour se faire aimer, pour qu’on ne l’abandonne pas, et même quand elle a réussi en apparence sa vie sociale et familiale, elle se sent au fond d’elle-même comme un nourrisson dans un corps d’adulte.
Traitement de la boulimie
Avant de traiter la boulimie, savoir la reconnaître
Ce n’est pas parce qu’on fait des boulimies qu’on a une addiction alimentaire forcément très grave qui nécessite un traitement de la boulimie en milieu hospitalier. Il y a beaucoup de personnes qui mangent trop dans les moments où le moral est en berne, suite à un événement difficile passager. Manger peut-être si tentant quand on se sent triste ou mal dans sa peau. Beaucoup de gens ne résistent pas, dans ces moment-là, à se gaver de nourriture pour se consoler. Ils demanderont peut-être de l’aide parce qu’ils ne parviennent pas à réguler leurs manies alimentaires. Et pour eux, le traitement de la boulimie qui consiste à associer rééducation nutritionnelle et psychothérapie traditionnelle donnera vraisemblablement de bons résultats. En revanche, quand on a une addiction à l’alimentation sévère, qui n’est pas due à un simple passage à vide, mais aux conséquences d’une personnalité atypique, le traitement de la boulimie ne peut pas reposer sur une psychothérapie classique. En effet, le traitement de la boulimie devra s’adapter à la personnalité atypique, et proposer à la personne un travail psychothérapeutique centré non pas sur le passé mais sur le présent et sur la relation à son environnement. Et il abordera ce que la personne vit mal aujourd’hui à cause de sa personnalité atypique, et sur la manière dont elle peut s’y prendre pour se sentir bien dans sa peau parmi les autres, malgré cette personnalité atypique.
Traitement de la boulimie
Etes-vous boulimique ou anorexique ?
De nombreuses boulimiques minces se disent anorexiques. À commencer par des célébrités. C’est plus glamour de dire qu’on est anorexique que de dire qu’on est boulimique. Pourtant à y regarder de plus près ce n’est pas la même chose d’être boulimique mince où anorexique. D’un point de vue comportemental la personne anorexique pure et dure est plus intéressée à avoir la maîtrise sur elle-même qu’à se préoccuper de ce qu’elle mange. Quant à la personne boulimique, si elle rêverait d’avoir de la maîtrise sur elle-même et sur son environnement, pour elle la priorité est la nourriture. Le traitement de la boulimie d’un point de vue psychothérapeutique doit tenir compte des différences de structure de la personnalité des unes comme des autres, car finalement, elles ne se ressemblent pas tant que ça, même si elles ont un rapport pathologique à la nourriture et un sous-poils en commun. D’ailleurs les psychothérapeutes le savent bien parce que, contrairement aux personnes souffrant de boulimie, ils ne voient pas souvent les personnes anorexiques demander de l’aide. C’est souvent l’entourage de ces personnes qui demande de l’aide. En revanche, les personnes qui font de la boulimie sont souvent en demande de psychothérapie.
Traitement de la boulimie
La psychothérapie, comme traitement de la boulimie ?
Le traitement de la boulimie est différent selon qu’il s’agit d’une boulimie due à un problème hormonal ou bien due à un problème psychologique. C’est la raison pour laquelle il est utile de faire un bilan de santé avant d’aller voir un psy. Il va de soi que si le problème est hormonal, un simple médicament peut suffire comme traitement de la boulimie. En revanche, si le bilan hormonal ne présente rien d’anormal, c’est une psychothérapie qui sera nécessaire comme traitement de la boulimie pour résoudre le problème de l’addiction alimentaire. Quelle psychothérapie choisir alors parmi les psychothérapies qui sont proposées, dans la mesure où il y en a plusieurs sortes ? Si la boulimie est consécutive à une perte d’équilibre psychique à la suite d’un événement difficile lié à la vie de tous les jours, et si la personne atteinte de boulimie a de l’estime d’elle-même, toutes les sortes de psychothérapie pourra lui convenir. Dans ce cas le traitement de la boulimie consistera simplement à aider la personne à franchir un cap difficile. En revanche si la boulimie est peut-être déclenchée par un événement difficile, mais devient obsessionnelle, et en même temps si la personne n’a pas d’estime de soi, là, probablement, il s’agit d’une addiction sévère et la psychothérapie de groupe devient le traitement de la boulimie le plus approprié pour aider cette personne acquérir de l’estime de soi. Cela aura pour incidence l’arrêt de l’obsession alimentaire dans un premier temps et, dans un second temps, sans effort de volonté, l’arrêt des crises de boulimie.
Traitement de la boulimie
Traitement de la boulimie en individuel ou en groupe
Le traitement de la boulimie par la psychologie, dans le cas d’une addiction sévère, est beaucoup plus efficace en psychothérapie de groupe qu’en psychothérapie individuelle. Cela peut se comprendre parce que les personnes boulimiques ont beaucoup de mal à être authentiquement elles-mêmes. Et quand elles le sont, elles ont tendance à tourner en rond sur le mode de la plainte ou bien en s’attribuant un rôle de victime mal aimée, pas comprise, psychologiquement maltraitée par son entourage. Ou alors elles entreront dans un rôle de petit enfant accroché à des personnes qui lui serviront de substitut maternel. De ce fait, en psychothérapie individuelle, la personne boulimique aura tendance soit à tout faire pour se faire aimer de son psy, soit à lui reprocher de ne pas la comprendre. Se connecter à l’autre est si impossible et en même temps si nécessaire que la psychothérapie Individuelle reste très décevante parce que le rapport au psy est vécu comme le rapport à un autre soi-même, détesté ou idéalisé, sans juste milieu. Tout se passe comme si la personne boulimique n’était pas capable d’établir un lien nourricier mais à la juste distance avec un autre.
Traitement de la boulimie
La psychothérapie individuelle et le traitement de la boulimie ?
Quand le traitement de la boulimie se fait en psychothérapie individuelle, Il est nécessaire que le psy ne soit pas neutre ni trop bienveillant. Quand le psychothérapeute est neutre, les personnes boulimiques se trouvent en face d’elles-mêmes, c’est à dire d’un grand vide. Très vite elles n’ont plus rien à dire. Elles se sentent encore plus seules et elles ne peuvent pas le supporter. Elles finissent par abandonner, parce qu’elles sentent qu’elles sont dans une voie sans issue. Quand, au contraire, le psychothérapeute adopte une attitude trop bienveillante, là encore, la personne boulimique ne se sent pas comprise. Elle se sent moche, vide, inintéressante et elle se dit que le psy ne la voit pas comme elle est, et, à la limite, qu’elle a réussi à le « piéger » de la même manière qu’elle réussit à « piéger » tout le monde par une apparence très séduisante. Enfin, si le psy choisi d’être confrontant, la personne boulimique se sent rejetée et décide d’arrêter la psychothérapie, souvent brutalement, du jour au lendemain. On comprend dès lors que la psychothérapie individuelle ne soit pas le format psychothérapeutique idéal pour le traitement de la boulimie.
Traitement de la boulimie
La psychothérapie de groupe et le traitement de la boulimie ?
Le traitement de la boulimie idéal est sans doute la psychothérapie de groupe. En effet, tôt ou tard, grâce aux interactions entre les participants, la personne boulimique finira par ne plus tourner en rond autour d’elle-même. Dans le groupe, elle voit les gens qui, bien que boulimiques eux aussi, peuvent avoir des comportements et des schémas différents des siens. Là encore le groupe marchera mieux si le psy n’est pas trop neutre ou trop bienveillant. L’idéal est qu’il soit confrontant, tout en étant discrètement bienveillant. Par exemple dans un groupe de psychothérapie, il y a mieux à faire pour avancer dans la connaissance de soi que raconter son passé sur le mode de la plainte ou de la colère, comme cela se fait souvent en psychothérapie individuelle. En écoutant les gens, quelquefois il y a des choses qui vous étonnent, et parmi ces choses il y en a certaines qui vous plaisent et d’autres qui vous déplaisent.
Vos réactions, aujourd’hui en fonction de ce qui vous déplaît ou de ce qui vous plaît, en disent beaucoup plus sur votre personnalité que si vous racontiez votre passé. À partir de ce que vous aimez et de ce que vous n’aimez pas, et grâce aux échanges avec les autres, vous pourrez être à même de vous rendre compte des moments où vous interprétez la réalité, c’est-à-dire à chaque fois que vous vous trompez sur vous-même comme sur les autres. C’est très utile de repérer ses dysfonctionnements sur le vif. Ça permet tout de suite d’ouvrir les yeux sur ce qui ne va pas et dans un second temps de s’exercer à exprimer le plus profond de soi d’une manière acceptable pour les autres. Ainsi on apprend à être soi-même sans être agressif, sans être intrusif, ce qui a un double avantage : l’avantage de l’authenticité, qui libère des tensions intérieures, et l’avantage de l’expression non violente, qui permet d’être authentique sans heurter les gens. La thérapie de groupe donne la possibilité de travailler la forme tout autant que le contenu. Car la forme est très importante, voire même plus que le fond. Les grands orateurs et les politiques le savent bien.
Plus d’information sur la psychothérapie en groupe sur cette page : https://boulimie-anorexie.live/la-vrai-cause-un-vide-identitaire/psychotherapie-de-groupe/
Traitement de la boulimie
Pourquoi moi, Catherine Hervais je pratique la thérapie de groupe pour traiter la boulimie ?
Le traitement de la boulimie n’existait pas quand j’étais jeune. J’ai souffert de boulimie hyperphagique dans un premier temps et de boulimie vomitive ensuite, jusqu’à l’âge de 25 ans (je parle de mon parcours dans « Les Toxicos de la Bouffe » éd. Poche Payot). La thérapie de groupe n’existait pas à ce moment-là. Personne ne savait d’ailleurs ce qu’était la boulimie. On connaissait l’anorexie, l’obésité, on ne connaissait pas ce processus qui consiste à se jeter sur la nourriture tout en souhaitant profondément lui résister. Quand l’univers médical a commencé à s’intéresser à la boulimie, les médecins s’appuyaient sur une théorie simpliste qui consiste à voir la boulimie comme une mauvaise habitude alimentaire due à une méconnaissance de la façon dont il faut s’alimenter. Le traitement de la boulimie, alors, consistait à enseigner une manière correcte de s’alimenter afin d’obtenir une régulation naturelle des pulsions. L’idée était que si on s’alimentait correctement on n’aurait plus besoin de manger entre les repas. On comptait sur de bonnes habitudes alimentaires, et un peu de volonté, pour faire disparaître cette addiction sans drogue, qu’on jugeait beaucoup moins sérieuse que les addictions avec drogue.
Dès le début de mon exerce de psychologue clinicienne, ce traitement de la boulimie ne me paraissait pas sérieux. J’avais moi-même tenté à plusieurs reprises le contrôle alimentaire sans réussir à tenir sur la longueur. J’avais vu un médecin nutritionniste, j’avais fait plusieurs psychothérapies individuelles avec des psychiatres qui m’encourageaient à avoir de la volonté. Mais rien de tout cela n’avait marché. J’ai entrepris une psychanalyse à l’âge de 20 ans. Je dois reconnaître que si celle-ci ne m’a pas délivrée de mes énormes angoisses existentielles liées au fait que je ne me sentais pas dans ma peau, ni dans ma vie, et encore moins à l’aise parmi les autres et par contre, après cette psychanalyse, si la boulimie existait encore, elle n’était plus au centre de mes préoccupations. Je parvenais à m’immerger dans mes études malgré les crises. J’étais passée d’un stade de boulimie sévère à un stade de boulimie moins sévère puisque je commençais à avoir d’autres centres d’intérêt que la nourriture.
Ce n’est que par hasard, lors d’une formation en sciences de l’éducation, que j’ai pu expérimenter l’intérêt d’une expression libre dans les groupes de parole. J’ai compris à quel point il était utile, pour acquérir sa véritable identité, de pouvoir parler sans filtre et avec authenticité. Cette constatation a déterminé mon orientation professionnelle. Je me suis destinée à la pratique de groupe pour le traitement de la boulimie.
4/ Les thérapies traditionnelles
En écoutant ces témoignages vous verrez que les thérapies traditionnelles ne sont pas assez adaptées à la personnalité hypersensible des anorexiques boulimiques.