On s’en sort : d’autres témoignages
Cette jeune femme était en fin d’études de psychologie. Elle animait même déjà des groupes pour des gens qui avait des troubles du comportement alimentaire. Elle savait que quelque chose n’allait pas chez elle en dehors qu’elle aussi avait encore trop de crises, mais elle ne soupçonnait pas ce qu’elle allait découvrir et dont elle parle dans cette vidéo.
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Sortir de la boulimie c’est possible à condition de cibler les troubles de l’identité et les troubles relationnels qui sont la source de cette addiction. Mais comment sortir de la boulimie ? Pas évident quand on n’a que la définition médicale de l’addiction qui ne prend en compte que le comportement. Pour réellement se sortir de la boulimie définitivement, la psychanalyse apporte un plus en expliquant qu’il faut résoudre en priorité, avant les symptômes, la problématique psychologique qui les détermine. Cependant, explique le psychanalyste Jacques André, la psychanalyse, en ce qui concerne l’addiction, doit se réinventer. C’est aussi ce que pensait le Professeur Olievenstein, surnommé « monsieur drogue », spécialiste de la toxicomanie. Il disait à son ami Jacques Lacan, que la psychanalyse avait tout compris de la problématique des toxicomanes, mais qu’elle n’avait pas une pratique qui pouvait leur permettre de sortir de l’addiction. Alors, si la psychanalyse a tout compris, contrairement aux approches comportementales et cognitives, et si elle ne peut pas aider, comment se sortir de la boulimie ?
Pour se sortir de la boulimie, l’expérience montre qu’une pratique en groupe s’appuyant sur les connaissances de la psychanalyse concernant l’addiction, est possible. Tout en proposant une pratique différente mais basée sur les mêmes points théoriques est ce qui est tenté dans les groupes de psychothérapie proposés ici, et pratiqués avec succès depuis 30 ans, avec les résultats que l’on peut constater dans les vidéos de ce site.
Qu’est-ce que la boulimie ?
Comment se sortir de la boulimie, me demande-t-on souvent, quand tous les efforts pour se restreindre ne marchent pas sur le long terme, quand les psychothérapies ne parviennent pas à résoudre le problème obsessionnel concernant la nourriture ?
Par « boulimie », lorsqu’il s’agit d’une addiction sévère et permanente, il faut entendre un besoin irrépressible de manger aussi souvent que possible. Aujourd’hui on a plutôt tendance à parler d’anorexie boulimie quand les gens se font vomir après avoir ingéré de la nourriture, d’hyperphagie boulimique quand on mange toute la journée sans faire de grosses crises de boulimie, et d’anorexie pour ceux qui se retiennent de manger afin d’être aussi minces que possible. Je ne suis pas une experte de l’anorexie pure et dure qui persiste au-delà de l’adolescence. Mais il arrive souvent qu’une addiction alimentaire, qu’elle soit boulimique anorexique ou qu’elle soit boulimique hyperphagique, commence très souvent par une anorexie à l’adolescence. Celle-ci peut être très sévère, puis elle se transforme souvent en anorexie boulimie ou en boulimie hyperphagique.
La boulimie est-elle nécessairement anorexique ?
Aujourd’hui on parle d’anorexie boulimie lorsque les personnes se font vomir, mais toutes les personnes boulimiques ne se font pas vomir. Certaines ont besoin de se sentir pleines pour se sentir apaisées. L’idée ne leur viendrait pas de se faire vomir ce ne serait pas du tout agréable pour elles. Plus que les autres, qui peuvent trouver dans le vomissement un certain confort, elles expriment le besoin de se sortir de la boulimie au plus vite.
Des boulimiques anorexiques peuvent être très minces alors même qu’elles ne se font pas vomir. Mais elles maîtrisent de très petites quantités lors des crises en se contrôlant énormément et en réussissant à restreindre la fréquence des crises.
Quand les personnes qui souffrent de boulimie ne sont pas anorexiques on a tendance à parler de boulimie hyperphagique. Mais à quoi bon faire la différence entre tel et tel symptôme ? Puisqu’à la base, la cause reste la même : un trouble de l’identité qui crée de grandes poussées d’angoisse, lesquelles ont besoin de trouver un apaisement avec l’addiction alimentaire. C’est d’ailleurs justement l’apaisement qui met la volonté en échec pour se sortir de la boulimie.
Suis-je boulimique ou anorexique ?
C’est une question que l’on peut se poser souvent et à laquelle on répond préférentiellement qu’on est anorexique, même si on est obsédé en permanence par le besoin de manger. Socialement c’est plus élégant d’être anorexique que boulimique. Alors quand on parvient à se restreindre la plupart du temps et à ne pas craquer, quand on est très mince, on a tendance à parler d’anorexie.
Peut-on se sortir de la boulimie seul ?
Du point de vue psychologique, la cause de la boulimie est un trouble de la relation affective qui empêche de se rencontrer soi. Malgré toute la bonne volonté du monde, du fait que l’on n’a pas accès à son inconscient, on ne peut pas repérer ses « fausses » croyances, ses maladresses de communication. Nous ne percevons de la réalité que nos interprétations. Si « fausses » est entre guillemets, c’est qu’il est plus approprié de parler de nos croyances limitantes plutôt que de fausses croyances parce que, d’un point de vue philosophique, toutes nos croyances sont fausses. Nous ne pouvons qu’interpréter la réalité en étant manipulé par nos émotions.
Cela dit, je me souviens avoir rencontré une fois une personne qui a réussi à sortir de la boulimie après avoir rencontré son mari. Dès le début avec lui, elle avait appris une façon de communiquer très authentique et très respectueuse de l’autre. Alors que j’étais étonnée qu’elle ait réussi à se sortir de la boulimie toute seule toute seule, sans qu’elle ait fait de psychothérapie, elle m’a expliqué que lorsqu’ elle a rencontré son mari, il lui a immédiatement mis des limites, non pas sur le comportement alimentaire, mais sur son comportement relationnel. Il lui a demandé de ne plus lui parler avec agressivité, d’éviter les non-dits autant que nécessaire, c’est-à-dire d’exprimer ce qu’elle ressent quand elle n’est pas satisfaite de ce qui se passe, de ne pas avoir un ton plaignant le faisant, et cetera. En somme la rencontre avec son mari lui a permis de rentrer en contact avec elle-même et de se sortir de sa boulimie. Mais cette histoire est hors du commun. Il est très rare qu’une personne apprenne à communiquer avec une autre personne, surtout lorsqu’il s’agit d’une rencontre amoureuse où l’on est généralement très précautionneux avec l’autre dans les premiers temps.
Doit-on se faire accompagner pour se sortir de la boulimie ?
Même si on est une personne très intelligente, qui a très bien réussi sa vie, qui a une famille très épanouie, on n’a pas accès à son inconscient. Il est parfois nécessaire que quelqu’un d’extérieur puisse pointer les parties de soi-même qui ne sont pas dans la réalité. Encore une fois nous avons des fausses croyances que nous prenons pour des certitudes et qui nous empêchent d’avancer.
À quel moment doit-on aller consulter pour sortir de la boulimie ?
Tout le monde n’est pas prêt à faire une psychothérapie. Il arrive qu’on me téléphone pour sa femme, sa fille, son compagnon, quelqu’un de sa famille ou de ses amis à propos duquel on est très inquiet. En général je préfère que la personne me téléphone elle-même. Une psychothérapie ne peut se faire que quand on est très motivé pour la faire, quand on est prêt à se remettre en question. Mais, il arrive que des personnes, bien que motivées à se sortir de la boulimie, ne souhaitent pas pour autant entreprendre une psychothérapie. Bien que les parents, les conjoints, soient parfois très inquiets et en souffrance eux aussi par réaction, bien qu’ils souhaitent de toute leur force que leur proche parvienne à se sortir de la boulimie, ils ne parviennent pas à motiver leur proche.
Il faut vraiment ne plus supporter sa vie pour s’engager dans une psychothérapie. Or les gens ont souvent par ailleurs une belle vie, avec tout ce qu’il leur faut et ne voient pas l’intérêt de se remettre en question quand leur problème ne leur paraît être que la boulimie. Aussi quand la famille me contacte, je leur conseille d’attendre que leur proche n’en puisse vraiment plus « attendez que votre proche soit vraiment très mal et qu’elle ait envie d’être aidée. Ça n’en sera que plus efficace ».
Sortir de la boulimie grâce à une psychothérapie individuelle
Mon expérience me montre que la psychothérapie individuelle peut apporter un mieux mais seulement un mieux et ne permet pas de se sortir de la boulimie ou alors de tout ce qui est autour de la boulimie : problèmes identitaires, relationnels.
Comme je l’ai dit plus haut, c’est la rencontre avec les autres qui permet de se rencontrer soi-même. C’est exactement ce que dit aussi le philosophe Charles Pépin dans son ouvrage « La Rencontre, une philosophie » (éd. Allary 2021) : pour devenir soi il faut commencer par rencontrer ce qui n’est pas soi. C’est très bien vu parce que les personnes qui ont besoin d’une addiction alimentaire pour vivre sont toujours peu en relation avec elles-mêmes, et cela pas seulement à cause de l’addiction. Elles ne supportent pas la confrontation quand l’autre a des positions différentes des leurs. Elles ont tendance à chercher des gens qui ont le même univers qu’elles, ou des gens qui ont un univers qu’elles aimeraient bien avoir. Dans la mesure où, en psychothérapie individuelle, le psychothérapeute reste plutôt neutre, la personne boulimique ne peut pas expérimenter réellement la rencontre. Pour qu’une psychothérapie individuelle soit efficace et permette de se sortir définitivement de la boulimie, il faut que le psy soit totalement authentique et ose communiquer d’égal à égal, en exprimant parfois ce qu’il ressent lui aussi émotionnellement dans la relation thérapeutique. Il semble que c’est une condition nécessaire pour que la psychothérapie individuelle soit efficace. Mais d’une manière générale, le format du groupe, pour expérimenter la rencontre avec ce qui n’est pas soi, est idéal tant pour se sortir de la boulimie que pour dépasser également le sentiment d’être toujours en décalage avec les autres et, même quand on réussit professionnellement ou intellectuellement, d’être un imposteur.
En combien de temps disparaît la boulimie ?
D’après l’expérience clinique, dans un groupe centré sur les problèmes relationnels et identitaires, l’obsession de la nourriture est ce qui disparaît en premier. Il semble que ce soit dû au fait que la personne commence à avoir un petit peu plus de confiance en elle et un peu moins de dégoût pour elle-même. L’angoisse diminue et la personne a moins besoin de s’anesthésier avec l’objet de son addiction. Mais ce n’est pas parce qu’on n’est plus obsédé par la nourriture et qu’on a moins de crises de boulimies —ou plus de boulimie du tout— que le problème est totalement réglé. Le trouble de l’identité et le trouble relationnel quand l’affectif est en jeu persistent, même si le dysfonctionnement alimentaire est redevenu normal. Pour se sortir de la boulimie totalement, c’est sur ce dernier qu’il faut agir.
Sortir de la boulimie grâce à la psychothérapie de groupe
La psychothérapie de groupe permet en général de sortir assez rapidement de la boulimie et également de l’obsession alimentaire. Souvent bien avant que la thérapie ne soit terminée. Il faut rappeler que la boulimie n’est que le symptôme émergeant d’un trouble de l’identité, doublé d’un trouble relationnel, lorsque l’affectif est en jeu.
En combien de temps peut-on se sortir de la boulimie définitivement?
Une thérapie de groupe intensive centrée sur les problèmes d’identité et les problèmes relationnels, dure en moyenne un an et demi. Après ce temps, certains n’auront plus besoin de poursuivre leur thérapie. D’autres auront encore besoin d’être accompagnés, ne serait-ce que pour continuer à repérer leurs erreurs de communication. En premier, on voit disparaître l’obsession de la nourriture. Puis on passe de la boulimie sévère dont les crises ne peuvent pas être différées sans grande tension à une boulimie de confort. Cette dernière peut durer encore quelques semaines ou quelques mois. Elle n’est plus aussi gênante parce qu’on peut enfin différer les crises, celles-ci deviennent moins importantes et surtout on peut enfin avoir la sensation de vivre vraiment enfin. Dans ce site vous trouverez des témoignages de personnes qui ne se sont pas encore sorties de la boulimie définitivement mais qui sont enfin capables d’apprécier leur vie.
Les personnes qui se font vomir ont tendance à continuer à continuer à se faire vomir même quand elles ont réussi à se sortir de la boulimie sévère, juste par habitude et par facilité, pour ne pas prendre de poids. Par expérience je sais que ce n’est plus de la boulimie sévère. Elles se font encore vomir pour rester minces mais elles ont pourtant réussi à se sortir de la boulimie sévère dans laquelle elles étaient totalement enfermées. Et par expérience, je sais aussi qu’un jour les vomissements s’arrêteront. C’est le cas de certains des témoignages vidéo sur ce site.