Anorexie boulimie,
un trouble d’identité

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On s’en sort

Si je me retourne sur la route déjà parcourue, je peux dire que je suis passée de la peur de vivre à la sensation d’être enfin moi, à ma place, entourée des gens que j’aime et faisant le métier que j’ai toujours voulu faire.

Catherine Hervais, psychologue spécialisée dans les TCA

Thérapie de groupe

J’ai encore en mémoire la fille que j’étais avant

C. J’ai encore très en mémoire la Clémentine que j’étais en venant à mon premier groupe. Et j’ai beaucoup de bienveillance pour elle, parce que ça a été dur pour moi de venir. J’étais dans une telle souffrance et un tel mal-être, qu’en fait, je ne me suis pas posé la question d’avoir peur ou pas (du groupe).
Il fallait faire quelque chose et la solution, après avoir tout tenté comme un peu vous toutes et vous tous, la seule nouvelle solution que j’avais c’était ça.

Et les groupes ça m’a permis ça aussi. Ça m’a permis de sortir de cet état d’esprit très centré sur moi-même pour m’ouvrir aux autres et à ce qu’ils vivaient.

Parce que comme on l’a beaucoup dit, on se sent extrêmement seul. On a tout pour être heureux et on l’est pas. Et je crois que, pour moi, c’était ça qui était plus une souffrance que la boulimie. Et qu’en fait on n’est pas tout seul.

Et le premier choc que j’ai eu en mettant les pieds ici c’est de me retrouver avec des gens qui parlaient la même langue, qui savaient aussi bien que moi cacher que ça n’allait pas. C’est pour ça peut être que je me sentais si seule à l’extérieur. Et en fait j’ai réalisé que on était beaucoup, que les gens que je rencontrais, ils étaient géniaux et donc y’a pas de raison, que moi finalement j’ai été forcément bien. Donc ça a été dès le premier groupe.

Je rejoins ton idée de renaissance aussi. La première claque dans la figure quoi.
La seconde qui a suivi très vite, c’est que, du coup, ça m’a permis de casser toutes mes croyances.

Je pensais très bien me connaître. Je pensais être quelqu’un de gentil qui se remet en question, mais finalement, en fait, j’étais persuadée de plein de choses… Alors je ne suis pas quelqu’un de méchant, mais j’ai finalement j’étais quand même très sûre de moi sur certains aspects et tellement en train de douter, sur d’autres. Donc peut être dans un paradoxe constant, ça m’empêchait d’avancer de savoir qui j’étais. Donc très vite dans les groupes, ce qui est apparu au bout de peut-être une petite dizaine, c’est d’avoir le sentiment, en en ayant cassé toutes mes croyances, en ayant joué le jeu de laisser les choses venir et de fonctionner non plus en « je dois » « il faut que » … En fonctionnant en « j’ai envie de », je n’ai pas envie de » ça m’a permis de découvrir qui j’étais finalement, de créer une identité, et du coup de créer de l’estime de moi-même que j’avais pas avant.

Avant j’avais confiance en moi parce que la société, ma famille, mes amis me reflétaient ça. Voilà certaine réussite sociale etcetera. Mais comment ça se faisait que malgré tout ça je sois si malheureuse si désemparée, avec envie de mourir tous les jours, sans pour autant le faire.

CH : c’était quoi ta réussite sociale, est ce que c’est du tu peux le dire ?
C. Bah c’est d’avoir été de première de la classe à chaque fois à l’école, avoir réussi avec mention mon bac, d’avoir fait des bonnes études, avoir un master très sélectif, de commencer à travailler, avoir une belle carrière qui se profile, les propositions d’emploi en étant à peine diplômée. Et puis dans le sport aussi.

Et en fait, à travers tes groupes, j’ai réalisé que ce n’était pas moi. Et tu vois, aujourd’hui, j’ai repris des études. Je fais des études de psychologie. C’est ce que en fait j’ai toujours voulu faire et que je n’assumais pas, parce qu’on attendait autre chose de moi. Ou alors pire, je croyais qu’on attendait ça de moi et en fait non, pas forcément, c’était ces croyances que j’avais dans la tête toute seule, en me disant que mes parents attendent ça de moi. Pour réussir dans la vie il faut que je fasse ça, et en fait personne n’attend rien de moi.

Ça rejoint ce qu’on disait ce matin. Donc si je veux être heureuse, c’est entre mes mains.
Donc cette thérapie m’a aussi beaucoup responsabilisée.

Thérapie de groupe

La thérapie de groupe se pratique aux États-Unis depuis plus longtemps qu’en Europe. Mais, bien qu’elle ait une efficacité supérieure à l’individuelle concernant l’acquisition de l’estime de soi (qui ne peut provenir que de la capacité à vivre une relation authentique et épanouie avec l’autre), elle n’est pas souvent proposée en France. En psychothérapie individuelle, l’autre, en l’occurrence le psy, est plus ou moins neutre. Tandis qu’en thérapie de groupe, les interactions avec les autres permettent de voir ses dysfonctionnements et de s’entraîner à corriger (souvent en observant ceux des autres). Lors d’un congrès de psychothérapie, la plupart des psychothérapeutes reconnus par tout le monde comme des « pointures » (Serge Ginger, Michel Meignant, Isabelle Crespelle … en France), ont tous dit que s’ils avaient le choix, ils ne feraient pratiquement que de la thérapie de groupe.  Mais quand on propose de la thérapie de groupe, en France, les gens ne sont généralement pas preneurs. Ils sont indéniablement prisonniers de la croyance que l’approche individuelle, avec le psy pour soi tous seul, permet un travail plus en profondeur.

C’est également ce queje croyais avant de connaître la psychothérapie de groupe. Et si ce n’avait pas été dans le cadre d’une formation en sciences de l’éducation, après mes études de psychologie, je ne m’y serais sans doute moi-même jamais intéressée.

Les ateliers de formation auxquels j’ai participé et les quelques psychothérapies de groupe auxquelles je me suis inscrite, en plus des cours, avant de devenir moi-même psychologue clinicienne, m’ont appris l’intérêt d’avoir un langage authentique face aux autres. Les psychothérapies individuelles m’ont apporté une meilleure confiance en moi.  Mais la confiance en moi n’était pas suffisante pour que je me sente bien parmi les autres. J’avais encore une image très négative de moi-même et encore beaucoup de dysfonctionnements relationnels. Par exemple, j’attendais trop des autres, plus qu’ils ne pouvaient me donner. Je continuais à projeter trop souvent sur les gens des images négatives. Ou bien je les mettais sur un piedestal lorsque je leur trouvai des qualités que je n’avais pas.

En psychothérapie individuelle on a tendance à se prendre pour quelqu’un de gentil avec qui la vie est injuste et on n’a pas conscience de toutes ses erreurs de communication. Par exemple on passe à côté des gens sans les voir vraiment tels qu’ils sont. On a tendance à interpréter ce qu’ils disent en fonction de ses propres peurs, de ses attentes ou de ses convictions. On se sent agressé par tel propos ou tel regard qu’on suppose hostile vis-à-vis de soi…

Tandis que dans la psychothérapie de groupe, alors qu’on se croyait une victime de la violence des autres, on découvre aussi l’existence de sa propre violence. De victime on se rend compte qu’on est un dictateur.

Je me souviens qu’en thérapie individuelle je parlais en boucle du mal qu’on m’avait fait depuis que j’étais petite. Mais je ne voyais pas le mal que je faisais en n’étant jamais présente aux autres, même pas à mes parents. C’est par la thérapie de groupe que j’ai découvert la majorité de mes dysfonctionnements. Pour la première fois dans la psychothérapie de groupe j’ai pu me rendre compte comment je m’y prenais relationnelle ment pour construire mon propre malheur. Fascinée par les progrès identitaires et relationnels que je faisais grâce à la psychothérapie de groupe, passionnée par les prises de conscience et les changements qu’elle me permettait de mettre en place, je décidais que je n’exercerais mon métier de psychologue qu’en groupe.

Je ne tenais pas à m’adresser spécifiquement à des personnes qui souffraient de boulimie. Mais comme il n’existait pas de psychothérapie de groupe travaillant sur le trouble de l’identité sans tenir compte du comportement alimentaire, je décidai de proposer systématiquement ce format thérapeutique.

L’idée de faire une psychothérapie de groupe n’emballait pas les gens. Ils insistaient pour faire de l’individuel. Mais je ne cédai pas. Alors un certain nombre d’entre eux, en désespoir de cause, ont fini par accepter d’essayer.

 

Thérapie de groupe

Thérapie de groupe, la différence avec la thérapie individuelle

La psychothérapie de groupe, contrairement à la psychothérapie individuelle, permet de rencontrer d’autres gens. Des gens qui ne sont pas soi. Les écouter renvoie souvent à une des parties de soi que l’on refoulait ou au contraire à laquelle on ne prêtait pas attention.

La psychothérapie de groupe, dont la règle est l’authenticité, est en quelque sorte un théâtre du réel. Ce qui s’échange entre les participants, provoque chez chacun des réactions émotionnelles qui génère du plaisir, du déplaisir, de la gêne, de la jalousie, de la honte etc.. Dans une psychothérapie de groupe on part de l’émotion pour comprendre à quoi exactement cette émotion renvoie. Dans un premier temps on cherche à mettre des mots sur cette émotion, et dans un second temps on essaye de voir, au-delà de cette émotion, les schémas mentaux qui l’ont provoquée. Contrairement à la psychothérapie individuelle, en psychothérapie de groupe on ne dit pas ce qu’on pense de ses émotions.  En thérapie de groupe, on vit les choses et on essaie de mettre des mots sur ce qui se passe. La thérapie de groupe est beaucoup plus efficace que l’individuel pour les gens qui pensent trop, qui ont tendance à ruminer ce qui dans la vie les met en souffrance. Ils ont beau faire des magnifiques hypothèses sur ce qu’ils pensent être le fond du problème, ces hypothèses sont construites consciemment avec des théories apprises ou élaborées dans l’instant. Mais l’intellect peut-il rendre compte suffisamment bien de ce qui bouillonne au fond de soi ? Quoi qu’il en soit, Freud lui-même ne prêtez pas beaucoup d’attention au récit de ses analysants.

Il disait que ce qui était important pour lui, ce n’est pas ce que le patient raconte de sa vie mais la manière dont il reproduit ses schémas émotionnels au travers de la relation construit avec lui.

Comment se comporte-t-on avec son psy ? Est ce qu’on est intimidé, contrarié par ce qu’il n’apporte pas en étant invariablement neutre ? Est-ce qu’on a tendance à s’accrocher à lui comme s’il détenait notre solution ? Est-ce qu’on commence à ressentir de l’aversion ou de la haine ? Est-ce qu’on a peur qu’il s’ennuie ? Est-ce qu’à un moment on se met à l’aimer.

Dans la mesure où Freud adoptait une attitude de neutralité bienveillante avec ses analysants, tout ce qui se jouait émotionnellement dans la relation entre lui et eux devenait très éclairant sur ce qui les tourmentaient ou ce qu’ils désiraient au plus profond d’eux-mêmes.

Mais si en psychothérapie individuelle on se sert des émotions qui circulent dans la relation entre la personne et son psy (c’est ce que Freud appelait le transfert), en thérapie de groupe on ressent des émotions non pas pour une seule personne mais pour chacun des participants du groupe. Les informations sont ainsi décuplées par le nombre de participants.

Il y a aussi un autre intérêt à faire de la thérapie de groupe plutôt que de l’individuel.

Lorsque l’émotion, lors d’une altercation entre soi et un autre du groupe, renvoie à un sentiment d’impuissance ou de détresse, on peut comprendre ce qui se passe en soi mais aussi aller plus loin que la compréhension. On met des situations de sa vie en scène dans des jeux de rôle. Les jeux de rôles apportent un éclairage encore différent de ce que l’on croyait comprendre.

 

Thérapie de groupe

Thérapie de groupe quand on est boulimique

 

La thérapie de groupe, quand on est boulimique, permet de ne plus être enfermé dans ses symptômes, qu’il s’agisse du comportement alimentaire ou des comportement sociaux affectifs. D’autant que la boulimie est une addiction sévère. Toutes les personnes qui ne peuvent pas vivre sans une addiction sévère sont des personnes qui ne sont pas en connexion avec elles-mêmes. Aussi lorsqu’elles sont en psychothérapie individuelle elles ne savent pas quoi dire d’elles, en dehors de revenir sur leur passé, raconter leurs symptômes, et tous les déboires qu’elles ont avec ces symptômes. Dans leur psychothérapie de groupe, la règle sera de mettre leur passé de côté, de ne pas parler de nourriture, de ne pas se plaindre de leurs humeurs changeantes ou de ses déboires affectifs. Les échanges entre les gens permettent de ressentir beaucoup de choses qui n’ont rien à voir avec la nourriture et qui sont de l’ordre des troubles de la personnalité à l’origine des symptômes.

 

Thérapie de groupe

Aussi efficace pour la boulimie non vomitive que pour la boulimie vomitive ?

 

La psychothérapie de groupe est très conseillée pour les gens qui n’ont qu’une addiction sévère pour s’exprimer. On s’ « ensevelit » dans la bouffe ou bien le travail ou encore dans le sexe, l’alcool, la drogue… pour fuir un néant intérieur qui n’a pas de mots pour se dire. Que l’on ait une boulimie non vomitive ou une boulimie vomitive on ne ressent en soi qu’une absence. C’est pour ça qu’on fuit dans l’addiction. Or justement, en thérapie de groupe, les échanges avec les gens permettent de ressentir des choses, tantôt agréables, tantôt désagréables, mais toujours pleines de sens. Les côtés de soi que l’on ne connaissait pas commencent à émerger au travers des émotions qu’on ressent. Quand on commence à mettre des mots sur ses émotions on commence aussi à se sentir de moins en moins absent, de plus en plus vivant. La psychothérapie de groupe permet à chacun d’entrevoir par le biais de ses émotions, ce qu’il ne pouvait pas voir au travers de ses pensées, de ses croyances ou avec son intelligence.

 

Thérapie de groupe

Thérapie de groupe quand on est anorexique

 

La thérapie de groupe, tout comme la thérapie individuelle, n’intéresse généralement pas beaucoup les personnes qui souffrent d’anorexie pure et dure. Cette maîtrise qu’elles parviennent à avoir pour l’alimentation leur donne le sentiment d’avoir également une maîtrise sur leur propre existence. Elles se sentent généralement bien dans leur corps trop maigre. Pour rien au monde elles n’ont envie de prendre du poids même si elles sont en danger de mort. En général ce sont plutôt leurs familles qui sont en détresse. L’anorexique, elle, est dans l’action, et cette action fait sens pour elle, même si elle doit mourir. Mais Les proches se sentent pris en otage. Ce sont généralement eux qui sont en demande d’une thérapie pour la personne anorexique avec qui ils vivent. La psychothérapie de groupe, tout comme la psychothérapie individuelle, nécessite une véritable motivation chez les personnes. Or les anorexiques ne veulent pas normaliser leur poids ni se remettre en question pour résoudre le problème qui les rend anorexiques.

Néanmoins si la psychothérapie individuelle et la psychothérapie de groupe ne sont pas envisageables pour elles, puisqu’elles ne sont pas motivées à se remettre en question, elles ont souvent beaucoup d’attachement pour les membres de leur famille. Pour leurs proches elles acceptent parfois de faire une psychothérapie individuelle ou une psychothérapie de groupe. Mais une psychothérapie ne peut pas être efficace si on la fait parce que quelqu’un d’autre que soi est en demande. En général, ce qui est conseillé pour les personnes qui souffrent d’anorexie, c’est la thérapie familiale. La famille souffre, elle a des choses à dire, à exprimer. Et grâce à elle, il peut y avoir un partage avec la personne anorexique. Malgré elle, parce qu’elle ne sait pas partager : elle est repliée sur elle-même et ne voit les autres qu’au travers de ce qu’ils peuvent lui apporter ou au contraire ce qu’ils ne lui apportent pas.

 

Thérapie de groupe

Thérapie de groupe quand on est hyperphagique

 

L’hyperphagie n’est pas toujours une addiction. Elle peut aussi être, chez certains, le symptôme d’une avidité. Et si l’avidité n’est pas recommandée par l’église ni par la philosophie, elle n’est pas pour autant une maladie mentale.  En revanche, l’hyperphagie est une addiction si une personne ne peut s’empêcher de manger du matin au soir et se sent absente à sa vie et absente pour les autres quand elle ne mange pas. Quand une personne qui fait de l’hyperphagie par avidité se plaint de son hyperphagie et veut tenter la psychothérapie individuelle ou la psychothérapie de groupe dans le but de ne plus prendre de poids, Il y a peu de chances que la psychothérapie lui donne une réelle satisfaction, parce que sa motivation est consciente : elle compte sur la psychothérapie pour lui permettre de ne plus manger autant. Mais il se peut, malgré tout, que la psychothérapie de groupe lui permette de vivre son avidité différemment. Auquel cas, même si elle est venue pour ce qu’elle pensait être une bonne raison et qui au final n’en est pas une, Il se peut qu’elle trouve, grâce aux échanges avec les participants de la psychothérapie de groupe, des ressources qui lui permettront dans l’avenir de trouver d’autres moyens que la nourriture pour apaiser son avidité.

 

Thérapie de groupe

La philosophie de Catherine Hervais en thérapie de groupe.

 

Le regard de Catherine Hervais est fondé sur une théorie de la souffrance psychologique des personnes qui sont étrangères à elles-mêmes au point de ne pas se sentir connectées ni à leur corps, ni aux autres.  Quand une personne souffre psychologiquement d’un sentiment de décalage, d’une trop grande solitude, de dépression où d’angoisse, si la cause n’est pas organique, elle réside dans une incapacité à être elle-même. Or la psychologie aujourd’hui, découvre que pour que devenir soi il faut avoir réussi d’abord à rencontrer l’autre. En général ça se passe dans la toute petite enfance, au moment où l’enfant lâche le sein, entre en relation avec sa mère différemment, de personne à personne. Et ce n’est qu’après avoir rencontré sa mère réellement, et seulement après, qu’il peut se connecter à lui-même.

Mais lorsque l’enfant ne se sent pas suffisamment en sécurité avec la personne d’attachement, lorsque la toute première relation à l’autre n’est pas assez sereine, l’enfant tend à se cramponner plutôt que le rencontrer. Tant qu’il est petit, et même jusqu’à l’adolescence, il peut vivre cramponné sereinement. Mais à partir de l’adolescence ce n’est plus possible de rester cramponné aux personnes et aux valeurs familiales. L’enfant qui n’a pas rencontré l’autre et qui ne s’est pas non plus rencontré lui-même ne se sent pas exister parmi les autres.

C’est en cela que la thérapie de groupe peut apporter énormément. Avec sa règle qui requiert l’authenticité des participants et qui leur demande de ne pas raconter leur vie, mais d’exprimer ce qu’ils ressentent émotionnellement dans le groupe, dans le moment présent. Chacun peut se rendre compte dans un premier temps de la manière dont il s’y prend pour éviter le contact avec les autres. Est-ce que la personne a tendance à s’accrocher aux autres, ou à fuir, ou à les agresser? Dans la psychothérapie de groupe on peut expérimenter le contact à l’autre. On observe ce qui se passe en soi, on s’entraîne à le dire, avec des mots justes, mais en même temps, on entend aussi ce qui se passe chez l’autre. On apprend à respecter ce que ressent l’autre, même si ce qu’on ressent, soi, est différent. L’idée c’est d’expérimenter la rencontre, en acceptant l’autre tel qu’il est, sans vouloir l’influencer, sans vouloir prendre le pouvoir, sans chercher à le convaincre d’être différent. Et ce n’est qu’après avoir expérimenté la rencontre avec l’autre dans le respect de ce qu’il est et de ce qu’on est soi-même, qu’on peut enfin se sentir vraiment connecté à soi-même. Et ce n’est que quand on peut se connecter vraiment à soi-même qu’on n’a plus besoin d’une addiction sévère pour vivre.

 

Thérapie de groupe

Comment se déroule une séance ?

 

La psychothérapie de groupe, pour des gens qui souffrent d’une addiction, a avantage à ase faire en séances très longues. Une heure et demi, une fois par semaine, comme cela se pratique parfois dans les hôpitaux, n’est largement pas suffisant. Il faut plusieurs heures ensemble, et idéalement et idéalement deux jours de suite (par exemple le week-end).

Aujourd’hui la psychothérapie de groupe se passe par zoom. Elle commence à 15h et se termine à 19h, samedi et dimanche.

Les participants sont tous très différents, tant par l’âge que par la situation sociale ou le genre. Il y a des célibataires, des gens mariés. Il y a des gens qui souffrent beaucoup de leur addiction, et d’autres qui n’en souffre pas tant que ça, et qui secrètement, aimeraient bien la garder malgré tout. Il peut y avoir des jeunes de 15 ans comme des moins jeunes de 65 ans. Mais en réalité, l’âge n’a pas vraiment d’importance, parce que même si les intérêts des uns et des autres sont différents, quand il s’agit d’émotion, on est tous des enfants.

L’atmosphère, dans la psychothérapie de groupe, ressemble beaucoup à ce qui pourrait se passer dans tout groupe qui ne serait pas un groupe de professionnel. Il y a ceux qui ont peur de parler, il y a ceux qui ont absolument besoin de dire haut et fort tout ce qu’ils ressentent, Il y a ceux qui semblent content d’être là, il y a ceux qui sont en retrait.

En général au début du groupe le thérapeute rappelle les règles : on parle de tout et de rien mais pas des symptômes. On ne raconte pas son passé. On n’expose pas ses idées. On se contente d’observer ce que l’on ressent au fond de soi et quand c’est possible de l’exprimer sans chercher à plaire ni à paraître intelligent.

3/ Des vécus différents mais une même « faille » psychologique

Que l’on se fasse vomir ou pas, c’est un enfer. On n’imagine pas la souffrance de ces personnes, car elles ont souvent une apparence très lisse et un parcours brillant.

Boulimie | De la boulimie à la délivrance
boulimie anorexie malgré une enfance heureuse c'était la guerre dans ma tête
Soiner l'addiction, l'addiction c'était pour me sentir vivant
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